10/11/2014

Immersion chez les Bunongs

Avant de parler de notre expérience chez les Bunongs, un petit mot sur les transports qui se transforment souvent en expédition.
En effet, pour rejoindre le Mondulkiri, nous avons pris un minibus depuis Kratie. Après le long ramassage des passagers, nous étions finalement 28 pour 14 places assises. Les trois derniers ont dû s'installer avec les colis, sur le porte bagage suspendu à l'arrière du van. C'est local !

A l'arrivée à Sen Monorom...



Photos


A l'arrivée à Sen Monorom, nous avons retrouvé notre guide local Vanny pour évoquer notre séjour. Le lendemain, nous sommes partis au village Putang, à la découverte de la culture Bunong pendant 5 jours. Le village n'est situé qu'à quelques kilomètres de la ville animée, mais il est abrité dans un décor naturel exceptionnel. Des collines parsemées de pins et tapies de hautes herbes jaunies à cette saison (début de la saison sèches) composent le paysage.
Nous y avons passé deux jours, accueillis chez deux familles pour partager leur quotidien.

Les Bunongs sont une minorité ethnique majoritaire dans la province du Mondulkiri. Ils vivent en quasi-autonomie, en accord avec la nature, au sein d'un système basé principalement sur l'échange de service. Ils sont de religion animiste et procèdent aux sacrifices d'animaux pour apaiser les esprits.
Outre ce mode de vie simple, équitable et surtout environnementalement durable, leur particularité est de vivre avec des éléphants. Ces derniers sont originellement utilisés pour le transport des récoltes vers les villages même s'ils sont de plus en plus utilisés pour balader les touristes à longueur de journée.

Nos premiers hôtes étaient une famille nombreuse (6 enfants) vivant dans une case traditionnelle. 
Les maisons traditionnelles possèdent un mur extérieur circulaire en bambou, une toiture en chaume et aucune cloison intérieure. L'allée centrale est vierge et deux plateformes latérales sont disposées à 50 cm de hauteur, pour manger, dormir, etc. ... Ce qui frappe en entrant, c'est le manque de luminosité et la fumée étouffante. La cuisine est en effet réalisée au feu de bois à même le sol au milieu de la case.

Chez les Bunongs, le riz est la base de la nourriture et du quotidien en tout cas durant notre séjour, période de récolte. Nous avons chez nos premiers hôtes donné un coup de main pour décortiquer le riz dans un mortier à l'aide d'un pilon géant. Un travail physique et fastidieux réalisé par les femmes ! Après avoir dégusté le vin de riz lors d'une cérémonie, nous en avons préparé avec nos seconds hôtes.
Du riz blanc cuit, les pellicules des grains et des levures artisanales sont placés dans des jarres en terre cuite et laissés macérer pendant un mois. Le vin est ensuite obtenu avant la dégustation, en ajoutant de l'eau et en laissant reposer dix minutes.
Nos seconds hôtes possédaient un éléphant. Nous l'avons raccompagné dans la forêt le soir après sa dure journée de travail où il est attaché pour la nuit. Les paysages dans cette région sont magnifiques. Cette petite randonnée au soleil couchant au coté de l'éléphant majestueux a sublimé notre journée.

Nous avons passé les deux jours suivants dans deux fermes situées à 1h30 de marche du village, où nous avons aidé à la récolte du riz. Le riz est cultivé par les Bunongs dans des champs sans irrigation, il est naturellement arrosé en abondance pendant la saison des pluies et bruni enfin au soleil à la saison sèche (riziculture pluviale).
Après une petite cérémonie pour remercier les esprits, les grains sont ramassés à la main ou par épis à la faucille suivant les variétés. Récolter le riz manuellement, avec ces familles dans ces champs escarpés restera une des expériences inoubliables de cette aventure.

Nous avons enfin passé la dernière journée au village chez notre guide. Ce séjour dans ces 5 maisons au village ou la ferme, nous a donné un aperçu intéressant de la vie de cette communauté.
La cuisine n'est pas très variée, un plat de riz et de la courge en purée ou en soupe matin, midi et soir. Nous n'étions ainsi pas si mécontents de rentrer à la ville ! Nous avons quand même goûté de la grenouille ou du poisson séché à certains repas.
L'absence d'intimité est frappante dans leur culture. Toute la famille dort dans la même pièce. Les maisons sont ouvertes et le passage important. La toilette se fait au puits au milieu du village et les besoins dans la forêt. Heureusement, ils possèdent des cochons qui se chargent de déminer les lieux rapidement !

Maintenant, direction le sud du Vietnam !

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