08/05/2014

Ladakh, Trek dans la vallée de Markha

Je suis maintenant dans le Ladakh dans l'état du Jammu-Cachemire. J'ai prévu d'y rester un mois pour faire du trek dans l'Himalaya bouddhiste. Il s'agit encore d'un autre pays du continent indien. Je loge actuellement dans la ville de Leh située dans la vallée de l'Indus à 3500 mètres d'altitude.

 Photos
Ce lieu est complètement isolé durant les longs mois d'hiver. Les fruits et légumes, la viande et les boissons se font de plus en plus rares. L'accès par la route est en effet impossible depuis Octobre à cause de cols à plus de 5000 mètres d'altitude toujours enneigés. Deux saisons partagent l'année, un hiver glacé interminable et un été court et brûlant. Les locaux constituent donc des greniers pour vivre chichement les 6 mois d'hiver.
C'est un pays riche pour les amoureux de nature et de culture. Ce lieu isolé se trouve dans l'impressionnante chaîne de l'Himalaya à des altitudes comprises entre 2500 et 7000 mètres. C'est l'un des derniers refuges de la culture tibétaine en terre libre. Le système de caste n'existe pas dans cette partie de l'Inde.
Ce territoire ne connaît pas la mousson à cause de l'immense barrière de l'Himalaya où s'accrochent les nuages. Le climat est très froid, très sec et l'oxygène est rare mais les ladakhis rivalisent d'ingéniosité pour vivre en quasi autonomie. Les troupeaux de yacks, de chèvres et de moutons, les champs de froment et d'orge et les gisements de métaux suffisent à fournir la nourriture et les matières premières nécessaires aux habitants.
Les champs sont irrigués grâce à la canalisation des torrents formés par la fonte des neiges. Ils sont labourés grâce à la force des yacks et les céréales sont coupés à la faucille ou à la main par les femmes. Les maisons sont construites en briques de terre crue et poutres de peupliers. Les laines sont filées et tissées pour confectionner les vêtements, cordes et sacs dans chaque maison durant l'hiver. Les métaux sont travaillés au feu de charbon de bois pour fabriquer les ustensiles de ménage, la vaisselle ainsi que les bijoux. C'est un bel exemple d'économie fermée alors que les conditions climatiques sont extrêmes.
Les ladakhis opposent à la rugosité de ce territoire courage, ténacité et bonne humeur. La vie est simple voir rudimentaire dans les villages isolés mais le bonheur perceptible chez tous les locaux notamment grâce à la culture bouddhiste. Les enseignements de Bouddha visent en effet à s'affranchir de ses désirs et donc des frustrations pour atteindre le bonheur inaltérable.

Je reviens d'un trek de 6 jours dans la Markha Valey avec un couple de français rencontrés à la descente de l'avion, Julien et Sophie. Les paysages sont très minéraux, les couleurs des roches très changeantes suivant les vallées et la vie sauvage très présente. Je me suis promis d'éviter l'usage de superlatif dans cet article. Vous jugerez donc de vous même de la beauté des paysages et des animaux sur les photos partagées.
L'effort physique était important avec le manque d'oxygène. Nous avons en effet parcouru environ plus de 100 km à une altitude moyenne de 4000 mètres avec des sacs d'une dizaine de kilos.
Nous avons passé deux cols à 4900 et 5300 mètres, soit au dessus du Mont Blanc mais encore loin de l’Everest. Il n'y a pas que dans les documentaires où les marcheurs avancent au ralenti dans ce type d'ascension. Nous avons dormi dans de petits villages chez des locaux attachants excepté la derrière nuit. Il faut bien des choses à raconter. Nous avons en effet dormi dans une hutte de berger ouverte à 4700 mètres d'altitude sous des températures négatives. Dans ces conditions, rien de mieux pour se réchauffer qu'un bon feu de bouses de yack !


1 commentaire:

  1. Joyeux anniversaire mon Philou ! Tu vas pouvoir souffler tes bougies là où tu es ? ;)

    Ca a l'air de bien se passer en tout cas, continue à profiter comme ça !

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